Traduction inédite réalisée par Alice Pétillot d’un poème de Thomas Bailey Aldrich (1836 – 1907) publié dans le magazine The Century en novembre 1892.

INSOMNIE

Sommeil, hâte-toi mieux ! 

Or que minuit meurt,

Enjoins mes lèvres au silence,

Au noir mes yeux.

Dans un rêve fantastique,

Transforme-moi, neuf,

En quelconque objet céleste ;

Mue, ma chair psychique.

Le choix, je sais, nul ne l’a ;

On dort démuni

En ce royaume de mauves ;

Fais ce que voudras.

Change-moi en arbre, pris

Dans la glace morte,

Ou gisant, fauve haletant,

Sur le sable de Libye.

Aile argent, plume vermeil,

Donne-moi l’une d’elles,

Qui sombre où jade chatoie, 

Ou m’hisse au soleil.

En gargouille change-moi ; 

Homme, singe ou gnome,

Que l’ivrogne prenne peur, 

Regagnant son toit.

Soumis à ton seul souhait,

Qu’importe la forme

Par laquelle, dans le sommeil, 

Je m’échapperai.

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