Le livre le plus ancien de ma bibliothèque, une relique datant de 1703 où l’on peut croiser le nom de l’un des chefs religieux les plus influents d’Amérique : Cotton Mather (1663 -1728), leader spirituel puritain et auteur de plus de 450 ouvrages.

Le XVIIe siècle américain a été marqué par deux grands courants religieux : celui des puritains et celui des quakers. L’Amérique, cette immense terre d’opportunités, leur permettait de construire une société selon leur croyances, mais les idéaux de ces deux mouvements religieux étaient totalement différents. Un millier de puritains, à bord de onze navires, sont arrivé en Nouvelle-Angleterre dès 1630. Les premiers missionnaires quakers ont commencé à s’installer dans le Massachusetts en 1656. Les dirigeants puritains de la compagnie de la baie du Massachusetts ont perçu cette « invasion » avec horreur, adoptant des lois de plus en plus répressives destinées à les chasser. Aux yeux des puritains, le « Royaume du Seigneur » ne comprenait pas les quakers et pénétrer dans le Massachusetts en 1660 valait la peine de mort par pendaison. Entre 1659 et 1661, la compagnie de la baie du Massachusetts exécuta quatre quakers qui avaient refusé de se tenir à l’écart de la communauté puritaine.

Le livre de George Bishop ( ? – 1668), intitulé « La Nouvelle-Angleterre jugée par l’Esprit du Seigneur« , est l’un des textes les plus exhaustifs sur la persécution des Quakers en Nouvelle-Angleterre. Bien que résidant en Angleterre, il recevait de la correspondance d’amis en provenance d’Amérique dont une grande partie forme la base de ce tome assez volumineux (environ 500 pages). Le 19 décembre 1660, la compagnie de la baie du Massachusetts a envoyé à Charles II (1660-1685) une pétition défendant la pendaison de trois quakers dans leur juridiction. Bishop fut scandalisé par cette tentative, il décida d’écrire ce livre pour défendre les quakers et démontrer les multiples horreurs subit quotidiennement par les membres de ce courant religieux. La première édition de cet ouvrage a été publiée en 1661. George Bishop a détaillé avec une grande précision, dans un style quasi journalistique, les expériences de nombreux individus réprimés pour leurs convictions religieuses. Les quakers n’avaient pas peur de la torture et des exécutions, mourir tout en diffusant la parole de Dieu leur permettait d’obtenir la sanctification divine.

Liste de quelques peines, particulièrement sauvages, à l’encontre des quakers :

  • A partir de 1656, les lois interdisaient à tout capitaine de débarquer des quakers. Tout individu appartenant à cette secte était immédiatement envoyé en maison de correction puis sévèrement fouetté à son entrée et maintenu constamment au travail forcé.
  • A partir de 1657, il a été décrété que tout quaker arrivant dans les terres sous juridiction puritaine devait avoir une de ses oreilles coupées.
  • Pour toute autre infraction, l’autre oreille était coupée.
  • Pour une troisième infraction, la langue était percée à l’aide d’un fer chaud.
  • Une loi de 1661 ordonnait que « tous les Quakers errants soient appréhendés, que leur torse soit dénudé, puis qu’ils soient attachés à une charrette et fouettés en traversant la ville ».
  • Les Quakers persistant à rejoindre la compagnie devaient porter la lettre R marquée au fer sur l’épaule gauche.

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