Une splendide pièce de collection longtemps convoitée pour embellir mes archives de l’étrange. Voici donc les deux récits fantastiques de Gustav Meyrink, Le Golem et Le Visage vert, illustrés par Fritz Schwimbeck et publiés en 1918 dans un portfolio contenant 32 fantastiques illustrations. Une très rare édition limitée à 1000 exemplaires. Lovecraft aurait certainement apprécié ces dessins où le Golem n’est pas réellement visible, c’est une présence suggérée et une ombre furtive planant sur le ghetto de Prague.
« J’ai lu récemment “Le Golem” de Gustav Meyrink […] C’est la chose la plus magnifiquement étrange que j’ai eue entre les mains depuis des lustres ! »
H.P. Lovecraft, le 11 avril 1935
Les dessins ont particulièrement impressionné Meyrink. Il a réalisé une longue préface vantant avec enthousiasme le talent indéniable de Schwimbeck pour capter l’essence de ses récits. Le résultat est selon moi bien supérieur aux dessins réalisés par Hugo Steiner-Prag quatre ans plus tôt.
« Celui qui a été éveillé ne peut plus mourir. Le sommeil et la mort sont une seule et même chose. »
Le Golem, 1915
Le Golem est un récit majeur pour le maître de Providence et il en a parlé à maintes reprises dans sa correspondance et dans son essai Épouvante et surnaturel en littérature.
« Le Golem, dont chaque page est imprégnée de sombres évocations de merveilles et d’horreur qui ne cessent de nous échapper, se passe à Prague, et décrit avec une singulière maestria le vieux ghetto de cette ville, avec ses pignons pointus fantomatiques. Son titre même est inspiré par le légendaire géant artificiel réputé avoir été créé et animé par des rabbins médiévaux au moyen d’une formule secrète. »
H.P. Lovecraft
Épouvante et surnaturel en littérature, 1925/27
Traduit de l’anglais par David Camus
Il a vu le film Le Golem en 1921, basé sur le roman de Meyrink. N’ayant jamais lu le livre, il pensait que le film était très fidèle au roman. Il obtient un exemplaire en 1935, emprunté à son jeune ami Robert H. Barlow.
«Le film que j’avais vu sous le même titre en 1921 n’en était qu’un pâle substitut, dont il n’empruntait d’ailleurs que le nom – sans rien d’autre du roman. Quelle singulière étude, tout en subtilité, de la peur, une sorte d’enchantement noir et fané à la fois, des glissements improbables de part et d’autre d’une frontière mouvante entre rêve et réalité… Pas de monstres déclarés, pas de miracles non plus – tout en symboles et en suggestions. En tant qu’étude de l’horreur, tapie, insidieuse et pourtant bien locale, cela n’a guère son pareil. Il parvient à rendre, du vieux ghetto de Prague tout décati, ce que j’ai vainement essayé pour l’atmosphère de décomposition de Newburyport dans “Le Cauchemar d’Innsmouth”. Je n’avais jamais mis la main sur le roman jusque-là, mais l’avais néanmoins mentionné dans mon article après avoir vu le film. Je me rends compte à présent que j’aurais dû l’évaluer avec infiniment plus d’enthousiasme.»
H.P. Lovecraft à Clark Ashton Smith, 11 avril 1935
Traduit de l’anglais par Archiviste 1890















