Les Mille et une nuits est un ouvrage fondateur pour Lovecraft, celui qui lui a ouvert une porte sur «des visions scintillantes de merveilles et de liberté». La version de Andrew Lang est bien évidemment adaptée pour la jeunesse.
«D’où vient la prédilection pour l’étrange et le cosmique ? D’où vient le goût pour l’immersion dans ces flots de mots et de phrases ?»
H.P. Lovecraft, le 5 avril 1931
Lovecraft possédait ce magnifique exemplaire dans sa bibliothèque, un cadeau de sa mère pour le Noël de l’année 1898. Il aurait probablement découvert ces merveilleux contes à travers une édition bien plus ancienne dans la librairie de son grand-père maternel, Whipple Phillips.
«Étrangeté ? Eh bien, mon grand-père Phillips racontait des histoires de sorcières avec autant de talent que d’enthousiasme ; il lui arrivait aussi de relater une partie de chasse à l’antilope dans les plaines de l’ouest, qui s’achevait sur un effet de surprise, mais d’autres grands-pères n’ont-ils pas fait sensiblement la même chose ? Pourquoi les fermettes à flanc de roche ont-elles éveillé l’horreur en moi ? Pourquoi me suis-je plongé dans Grimm, les Mille-et-une Nuits et la mythologie grecque avec une ardeur que je n’employais à rien d’autre ? Pourquoi étais-je persuadé que l’ancienne colline géorgienne de Providence était un lieu hanté, lié à un souvenir qui ne cessait de m’échapper ? Pourquoi le crépuscule, contemplé par-delà les flèches et dômes mystiques de la ville basse, depuis Prospect Terrace, m’emplit-il toujours de la curieuse sensation que des portes s’ouvrent sur des merveilles qui seront bientôt révélées ? Ne me posez pas la question – je n’ai pas l’ombre d’une réponse ! »
H. P. Lovecraft à Maurice W. Moe, le 5 avril 1931
Traduit de l’anglais par Alice Pétillot.



